Après 50 ans, Mme Antonine Mercier Bastien part à la retraite

Un demi-siècle qu’on n’aura jamais vu avec la même personnalité. Après 50 ans de bons et loyaux services à la communauté haïtienne, Mme Antonine Mercier Bastien part à la retraite. La Fédération Centrale des Adventistes du 7ème jour d'Haïti lui a honoré pour son dévouement. D'autres cadres ont reçu aussi chacun une distinction le mardi 30 janvier 2018, à l'Auditorium Napoléon Gründer.

Remplie de pasteurs, chefs de département et amis la grande salle de la 4vve a accueilli le rassemblement mensuel de la Fédération Centrale des Adventistes du Septième Jour. C'était le moment de commémorer les 9 ans d'existence de la FEDCHAS. Et aussi d'honorer certaines personnalités de l’Adventisme en Haïti. Parmi elles, la détermination de l’ancienne patronne d’éducation de l’Union nous sera longuement marquée.

01h00 Pm, costume bleu marine, chemise blanche, cravate rouge et chaussures noires, le président de la Fédération Centrale des Adventistes d'Haïti du Septième Jour poursuit la séance. Vêtue de noir, Dr Antonine s'est vue offrir une plaque d'honneur et des fleurs. Les pasteurs Sylavin Blaise, Extra Jean-Philippe, Monsieur Wilbert Bastien et Jean Raynald Sylnice ont été tous distingués.  Au terme de cette activité, elle revient sur ses 600 mois de carrière.

Pas par amour au début

«Le 1^er septembre 1967, j'avais 20 ans, à peine admise en philo. Je  remplaçais un professeur pour un mois à l'École Primaire Adventiste de Diquini (EPAD), qui devient EFAD. C’était en préparatoire II.  À la fin du mois je devais partir. Mais le directeur américain d'alors, Perret a dit que je dois rester au poste», se souvient-elle.

«Je ne suis pas normalienne, je dois continuer mes études. Non, tu ne vas pas sortir d'ici m'a dit monsieur Perret. À ce moment, je lui ai dit pourquoi? Il m'a répondu : le professeur est revenu depuis 15 jours. Mais tu fais tellement bien ton travail, nous ne voulons pas te laisser partir. L'autre jour j'étais derrière la porte, j'ai suivi tout l'exposé que tu as fait»  poursuit le directeur.

«En effet, on m'a facilité la continuité de mes activités scolaires. La direction a placé un autre professeur pour la correction des devoirs des enfants. Et moi, je suis allée à l'école dans l'après-midi. Depuis, je suis au travail. Pourtant je ne rêvais même pas enseigner un jour. Mais le directeur m'avait dit un jour : «Mme Antonine, même si tu vas à l'université, tu es née institutrice», nous raconte-t-elle.

Un parcours glorieux

Madame Antonine a travaillé dans différents champs de l'œuvre. Directrice de la Mission Centrale des Adventistes du Septième Jour d'Haïti pendant deux ans. Elle a passé 24 mois comme censeure du Collège Adventiste de Diquini (CAD). Dans un temps record, elle est devenue directrice du collège pendant un quinquennat. Quelques temps plus tard, la présentatrice de "La Famille à la Une", est nommée directrice d'éducation, de famille et d’aumônerie à l'Union de Missions des Adventistes du Septième Jour d'Haïti (UMASH). Là où elle a dirigé pendant 8 longues années.

En arrivant à l'UMASH, j'ai vite compris que le travail des missionnaires est appréciable et on doit l’apprécier. Parce que ces derniers travaillent dans des situations extrêmement difficiles. Diriger un département à l'Union, c'est couvrir tout le pays. Parfois on est mouillé en route quand on devait se rendre dans un endroit lointain. Car, c'est à moto que pasteur André Pierre et moi y rendions. Pourtant j'ai été asthmatique», regrette celle qui était accompagnée de sa famille.

À 70 ans, Docteur Antonine Mercier Bastien part à la retraite reste une icône dans l’éducation Haïtienne. Elle conseille aux jeunes d’aller et de rester à l’école s’ils rêvent d’un avenir meilleur. Malgré toute cette belle carrière, elle n’est pas totalement satisfaite.  

« J’aimerais bien continuer, mais après 50 ans, ça suffit. Malgré tout, je suis insatisfaite parce que je n’ai pas terminé tout ce que j’ai commencé. Mais je vais encore me battre jusqu’à atteindre mon objectif. Car, je souhaiterais voir à travers les écoles du territoire des professionnels qualifiés pour une meilleure formation de la nouvelle génération ».